Le Maroc

Le Maroc

Le Maroc

C’est un jour du printemps 2017 qu’une soudaine envie de Maroc se saisit de moi.
C’était, en fait, étrange que je ne m’y fusse pas encore rendue. Qui peut le plus peut le moins, alors pourquoi m’étais-je déjà offert le privilège de destinations aussi lointaines – à plus de 15 heures de vol – que paradisiaques alors même qu’un lieu non moins édénique me narguait à moins de 3 heures de vol?
Il me fallait réparer cet impair 🙂
Quelques clichés des souks et l’exhortation d’amis – avec qui je partage une passion commune, celle de la découverte par l’ouverture à l’autre, à l’ailleurs, bref, des mordus de voyages – à partir à la rencontre des merveilles dont regorge cette contrée trop longtemps négligée par mes pupilles, finirent de me convaincre.

Me voici, dès lors, à la recherche enjouée de vols et logements…

C’est à l’aéroport d’Agadir que j’atterris en juin 2017. Quelle riche année que 2017! J’en parlerai, sans doute, dans un article y dédié dans la catégorie « Envie de partage détaché » mais je puis déjà évoquer brièvement l’obtention d’un deuxième master à l’UCL, ainsi que ma renaissance à de nombreux égards rendue possible, notamment, par la leçon de VIE à nulle autre pareille que m’a offerte – et ce n’est en rien paradoxal – le TREPAS de mon beau-frère, ma rencontre avec des êtres sublimes (du Maroc et d’ailleurs!), ma décision consciente et ferme de ne mettre au monde aucun autre être que MOI-MÊME…

Les premiers jours se déroulent en toute quiétude, entre balades et rencontres avec des encyclopédies vivantes qui ont, toutes, une anecdote à me narrer de leur passage en Europe. C’est sous un ciel sublime mais de plomb que je m’émerveille de la présence d’une tortue qui semble avoir réussi à trouver une ombre rafraîchissante au pied d’un arbre, que je lui confie mes restes de salade, que j’enfile mon maillot pour quelques moments en piscine.

Les jours suivants sont davantage mouvementés puisque je traverse par de jolies routes longeant la côte atlantique – que je n’ai jamais vue si belle – une partie du pays.

Mon coup de cœur? Essaouira et ses goélands peu farouches, ses rues étroites mais si colorées qu’il semblerait que le Divin y trempe son pinceau pour faire briller l’azur de mille feux, ses riads qui, à défaut de la Sublime Porte, emblématique de Constantinople, offrent des portes sublimes (je vous laisse en juger par les clichés pris ci-dessous), ses nombreux et amitieux chats qui vous accompagnent dans vos pérégrinations, ses échoppes de décorations en tous genres, sa Porte du Lion « Bab el-Sebâa » sise dans la nouvelle partie de la Kasbah. Il y règne un vent à décorner un bœuf, heureusement ce n’est pas sur un bœuf que le Roi passait cette Porte mais bien sur un lion – du moins c’est ainsi que certains habitants semblent expliquer l’origine de cette jolie dénomination -, sa très originale boutique d’instruments de musique typiques de ce que l’on appelle pompeusement le Maghreb (balafon, derbouka…)
Oui, je me suis arrêtée pour questionner le tenancier passionné, ravi d’échanger, un instant, sur autre chose que la négociation indécente en vue de réduire d’un euro le coût de la transaction 😉
D’inoubliables moments!

Quel Bonheur de s’arrêter également le temps d’une restauration sur les hauteurs de Taroudant, de se balader au sein d’une oasis, d’observer l’innocence de l’enfance batifoler dans des bassins d’eau sensés atténuer le poids de la chaleur, de rencontrer furtivement en fin de journée un pudique paysan rentrant sur son âne, sans doute, se sustenter et se délasser. Il me permet, toutefois, d’immortaliser son sourire aussi fatigué que sincère.

Par ailleurs, et sans transition si ce n’est celle de la chaleur accablante, je fonds à vue d’œil, et, ce n’est pas pour me déplaire. Hé oui, ça fait plaisir d’observer le bronzage sur un corps aminci, même à la nana en dé-conditionnement que je suis 😉

Autre lieu qui vaut le détour? Sans grande surprise, Marrakech! On ne conte plus sa place « Jemaâ el-Fna » extrêmement animée, aux mille et un coloris, aux mille et un parfums enivrants, aux tatoueuses (au henné) qui n’ont visiblement aucun sens de la réalité économique du commun des mortels en demandant l’équivalent de 80 euros pour un tatouage presque forcé. Elles n’ont eu droit « qu’à » 20 euros et tout mon mépris pour leur ingrate attitude (seule petite anicroche du séjour), sa musique…
L’odeur du tanin, du maroquin (et non, je n’ai pas la condescendance d’évoquer l’odeur de l’habitant du Maroc, mais bien celle très particulière de la peau de chèvre (ou de mouton) tannée et teinte ! ;-)), celle du thé, du jasmin (en bloc, en stick et en fleurs aussi accessoirement), de l’ambre… viennent cogner mes narines au point qu’elles ne savent plus à quel saint se vouer, si proches de la pluri-séculaire Mosquée Koutoubia.

Je passe les nombreuse haltes sur ces routes lumineuses pour mirer les chèvres grimpeuses, les femmes, aussi douces et appliquées que savantes et pudiques, des coopératives vouées à la fabrication de produits à base d’huile d’argan. J’en profite pour acquérir savons et flacons (de 100 ml parce que, ne disposant que d’un bagage à main, les contrôles douaniers interdisent le transport de flacons liquides de plus de 100 ml) de cette huile aux mille vertus dont l’odeur rappelle légèrement celle de la cacahuète.

Je rentre à Agadir me reposer, me poser, poser, dans ma chambre d’hôtel, l’ensemble de mes émotions, de mes sensations, de mes projections déçues ou enchantées, de mes découvertes, des énergies échangées avec mes co-humains de l’autre rive…
C’est, alors, soulagée du poids du jour, des bagages émotionnels et matériels bigarrés que mes paupières, lourdes de ce dont elles ne sauraient se défaire, se closent pour m’offrir le plus reposant des sommeils.

Au petit matin, revigorée comme jamais, je déjeune à l’hôtel et me mets à la sempiternelle recherche de présents typiques qu’on a coutume de rapporter pour témoigner de ses pérégrinations diverses.

Je questionne, d’ailleurs, durant cette fin de séjour ainsi que durant le vol retour, cet us qui relève davantage du conditionnement culturel que d’une véritable propension joyeuse et spontanée de l’homme à alourdir ses bagages de magnets et mini-tajines plus décoratifs qu’usuels…

Très douce soirée, chers lecteurs et au plaisir de lire vos coups de cœur, vos aspirations…

Lynda
Lynda
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