La Turquie – Kusadasi-Ismir

La Turquie – Kusadasi-Ismir

La Turquie – Kusadasi-Ismir

Au sortir de l’hiver 2014, me prend la sempiternelle et très agréable « bougeotte ». Même si je ne partirai qu’en août, il faut savoir qu’il m’est très PLAISANT ET GALVANISANT de rechercher vols et logements pas mal de temps en amont de la date présumée de départ, non pas du tout que je sois une adepte de l’angoissant « Au plus tôt c’est fait, au mieux c’est », mais simplement que les préparatifs, les comparaisons régulières de destinations, de formules-logement (hôtels, auberges, couchsurfing…), de formules-découverte (assistée d’un guide indépendant, d’un tour-opérateur ou seule, comme une grande), de formules-déplacement (location d’un véhicule sur place, emprunt des transports communs…) me glissent délicatement dans une JOIE INDICIBLE, celle de la VISUALISATION CREATRICE.

A mesure que les pièces du puzzle prennent place, se dessine sous mes yeux la destination chérie. Il ne reste alors plus à mon inconscient qu’à s’y projeter, comme on pourrait pénétrer un écran pour interagir avec ces gens, qu’un instant plus tôt, on regardait depuis son divan.

C’est ainsi que le puzzle se compléta sur les oniriques paysages côtiers de de Kusadasi et que la traversée de l’écran se profila en août 2014.

Il faut un vol matinal d’un peu moins de 4 heures pour avaler 2300 km puis une petite heure de route terrestre pour parvenir à un hôtel qu’on aurait cru taillé dans la roche. Repos et premiers enchantements sont à l’ordre de l’après-midi. Mais quelque chose me chiffonne dans cette chambre si spacieuse présentant deux immenses lits doubles! Moi qui n’ai jamais eu la folie des grandeurs, le quart m’aurait largement suffi 😉
J’y dors, tout de même, une nuit et au petit matin demande une autre chambre. Elle est toujours aussi spacieuse mais, vibratoirement, je m’y sens parfaitement chez moi.

Voilà qu’aux petits-déjeuners copieux en front de mer, succèdent des balades à cheval, en quad, des excursions aussi coûteuses qu’intéressantes : Vestiges historiques de la Grande Ephèse, ateliers de céramique où je peux observer un travail minutieux que je n’avais, jusqu’alors, vu que chez les sculpteurs de petites pièces de bois le long de certaines rues escarpées de Béjaïa et d’Alger, tentant pudiquement de vendre, bon an mal an, leurs incroyables œuvres aux touristes qui les boudaient pour leur préférer, sans doute inconsciemment, les souvenirs trop communs, trop calibrés assurément fabriqués à la chaîne par une tonitruante machine du Sud-Est de l’Asie exploitée jusqu’à la lie par l’ultra-capitaliste monstre que nous avons tous contribué à nourrir au mépris du bon sens, de l’humain, de la Justesse – à défaut de la chimérique Justice.

Mais laissons là ces réflexions pour revenir à nos pérégrinations égéennes.
Une journée complète au sublimissime – non je ne « superlativise » pas sans raison – village turc de SIRINCE, me ravit le cœur.
Anciennement grecque, Sirince est redevenue turque en vertu du Traité relatif aux échanges de populations. Ses locaux vivent encore et toujours à la mode grecque (et il semble qu’inversement, le constat des Grecs rentrés chez eux suite à ce même traité vivant encore à la façon ottomane, soit vérifié), comme un vibrant hommage à l’époque hellénistique…
Son marché interminable est le plus Waouw !! (quand les mots ne suffisent plus, les onomatopées restent de loin le plus fidèle des moyens d’expression) dans lequel j’aie pu flâner, déambuler, m’en mettre plein les yeux d’originalité. Qui de me vendre une paire de boucles d’oreilles en argent martelé (travail effectué devant mes yeux, s’il vous plaît), qui de me présenter ses chemins de table finement brodés… Les achats (pour la famille, les collègues) vont leur train…

Figurez-vous que Sirince, dont la dénomination originelle est Cirkince, signifie « laid ». Je dirais quel affront à ce lieu sur lequel dieux grecs et turcs se sont penchés sans ménagement, si je ne connaissais l’histoire éminemment subtile derrière cet adjectif. En effet, les premiers esclaves grecs qui s’y sont installés ont ainsi voilé au reste du monde les charmes et ressources insoupçonnés de ce lieu en le qualifiant de « laid » pour que nul ne vînt troubler leur quiétude ! Pas bête, qu’en dites-vous ? (c’est du moins ce que m’a relaté le guide que j’avais pris pour la journée ;-))

On retrouve à l’entrée du village les vestiges (plus que des vestiges à mon sens) de ce qui constitua un lieu de culte (orthodoxe, sans doute): Eglise Saint-Démétrios, dans mon souvenir. J’y ai déposé un cierge. Je n’ai pourtant rien d’orthodoxe 😉 mais je connais le pouvoir de la prière…

Les mets succulents à bord de bateaux-pirates en pleine mer Egée, on en parle ?

Que de journées ensoleillées, de rencontres délicieuses, entrecoupées d’activités hilarantes le soir au bord de la piscine de l’hôtel, de musique tantôt entraînante, tant langoureuse, de quizz aux anecdotes savoureuses (mais laissons cela pour un autre article si le cœur nous en dit !)

Seules excursions que je ne peux évoquer qu’avec une légère amertume : les parcs aquatiques où j’ai, pourtant, applaudi les prouesses forcées de dauphins, orques et otaries singeant l’homme (comme s’il était un bon exemple à prendre), lui obéissant au doigt et à l’œil en vue du menu-récompense promis; et, tout ceci afin d’amuser une galerie non consciente des réflexes pavloviens qui sous-tendent toutes ces acrobaties…

Chacun fait ce qu’il peut et j’ai depuis longtemps renoncé à toute forme de jugement facile mais il va sans dire que mon état de conscience actuel ne me permet plus de cautionner quelconque zoo, sur terre ou en bassin.

Le retour très matinal (voire nocturne) vers la Belgique ne me laisse pas le temps de verser une larme, ni de jouer l’éternelle nostalgique. Je rentre, alors, mettre de l’ordre dans ce que mes pupilles ont miré, mes oreilles entendu et mes papilles goûté.

Très doux et inspirant Week-end à tous et à chacun 😉

Lynda
Lynda
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